Les Actions

Investir dans les actions, une bonne idée ?

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Les économies, c'est très bien, surtout si vos parents les ont faites pour vous. 
Winston Churchill 

Les notions évoquées ici ne sont pas du tout des conseils d'achat, de vente ou de placements.

Faut-il, finalement, investir dans les actions ?

En fait, ça dépend de son âge, de son patrimoine, de la composition de la famille, de la fiscalité à laquelle nous sommes soumis, de sa psychologie, de son plan de carrière et de ses excédents de trésorerie.

L'idéal, c'est d'être tout jeune (moins de 40 ans), de posséder un certain patrimoine, et d'avoir une bonne visibilité sur son parcours professionnel.

1) Pour tous, il me semble qu'il est toujours bénéfique d'ouvrir un PEA (Plan d'Epargne en Actions) dès 18 ans. C'est gratuit et cela permet de prendre date.
2) Prévoir une épargne de précaution sur son LLD et/ou son Livret A, correspondant à quelques mois de revenus.
3) Prévoir l'achat de sa résidence principale, en fonction de ses convictions
4) Se former en lisant, regardant des tas de vidéos, pour comprendre ce monde de la finance.
5) Réfléchir de nouveau aux dépenses prévisibles ou imprévisibles qui pourraient survenir, et économiser en fonction de ces données.
6) De nouveau se former pour être sûr d'éviter les charlatans et autres manipulateurs qui vous promettent de devenir riches en quelques mois.
7) Ensuite tout dépend de chacun. On peut imaginer que mettre dans le PEA des ETF éligibles, associés à des titres vifs (actions) de bonne qualité, non spéculatifs, serait une bonne idée. Ne pas avoir de ligne de moins de 1000€ si possible.
8) Se former encore car on se sera rendu compte qu'en fait, on ne savait pas grand chose et qu'on a failli se faire avoir.
9) Ne pas aller sur les produits risqués (Forex, CFD, Warrants …).
10) Commencer à investir à la papa, il sera toujours temps, plus tard, de prendre plus de risques sur des sociétés qui peuvent offrir le meilleur, et le pire.
11) Attendre quelques mois pour voir l'évolution des marchés qui vont euphoriser l'investisseur si tout monte, ou bien le déprimer si les cours tombent dans les chaussettes.
12) En profiter pour se former un peu mieux en lisant les très nombreux livres qui existent, ou en regardant des vidéos de gens (qui semblent) compétents.
13) S'il nous reste quelques euros à investir, on peut étoffer son PEA et/ou ouvrir un compte-titre ordinaire (CTO) pour pouvoir acheter des actions étrangères.
14) Faire face à tous les aléas de la vie, ils sont nombreux et souvent imprévus (d'où leur nom).
15) Au bout de quelques années, on se sera lancé dans l'acquisition de sa résidence, on aura fait face aux soucis familiaux, on aura toujours son poste professionnel, donc on pourra acheter de belles actions si les marchés sont favorables (pas au plus haut de tous les temps= All Time High = ATH).
16) L'expérience venue avec le temps et les pertes permettant de se souvenir que les investissements ne sont pas de longs fleuves tranquilles, nous aurons acquis une sagesse fragile car l'environnement mondial sera toujours plus surprenant que la fiction.
17) Transmettre aux enfants et aux tout jeunes une éducation financière qui leur évitera (en principe) tous les pièges dans lesquels nous sommes tombés.
18) Voir arriver la retraite à l'horizon, lointaine encore, mais avec des revenus issus de différentes sources pour éviter d'être monodépendant.
19) Rester humble devant l'avenir.


Quelle statégie d'investissement adopter ?

Ce n'est pas simple car plusieurs possibilités existent.

Je ne vous parle pas des stratégies de spéculation qui consistent à acheter très bas pour revendre très haut. C'est très aléatoire et incertain au possible. On peut parfois faire "des coups" et avoir la chance du débutant, mais ce n'est pas une stratégie de long terme. Cela correspond au "biais du survivant", qui consiste à mettre l'accent sur celui qui a survécu ou réussi un coup terrible en bourse, alors qu'on ne voit pas tous ceux qui n'ont pas survécu ou bien ont perdu beaucoup d'argent dans les actions.

Comme dit Warren Buffet "No matter how great the talent or efforts, some things just take time. You can't produce a baby in one month by getting nine women pregnant." qu'on peut traduire par "Quel que soit votre talent et vos efforts, certaines choses prennent du temps. Vous ne pouvez pas obtenir un bébé en un mois en mettant 9 femmes sur le coup."

Si on voit le long terme, on peut penser qu'accumuler des actions françaises ou étrangères permet de diversifier ses avoirs. Pour commencer on peut les mettre dans un PEA quand cela est possible ou dans un compte-titre ordinaire (CTO) pour les étrangères qui ont toujours un risque de change si elles sont en dehors de la zone euro.
Réinvestir les dividendes dans ces mêmes actions est toujours une bonne idée, quand on n'a pas besoin de cet argent pour la vie de tous les jours.

On peut ainsi verser jusqu'à 150K€ dans le PEA, ce qui est déjà bien. Par la suite la somme peut dépasser ce plafond, mais on ne pourra plus verser, on pourra uniquement gérer en interne les lignes de ce PEA.

La valeur de chaque ligne peut varier de 500€ à plusieurs dizaines de milliers €.
Une plus-value (PV) ou une moins-value (MV) n'a donc pas du tout le même retentissement sur la valeur globale du CTO ou du PEA.

Le cours d'une action monte, que faut-il faire ? On peut acheter si on pense que le sommet est loin, on peut vendre si on veut prendre sa plus-value (PV), on peut ne rien faire et voir venir. James de Rothschild donnait ce conseil : «J'ai fait fortune en vendant toujours un peu trop tôt.»

Le cours d'une action baisse, que faut-il faire ? On peut vendre si on pense que la société n'a aucun avenir et encaisser sa moins value (MV), on peut acheter pour faire une moyenne à la baisse si on pense que la société est solide et que ça remontera plus tard, on peut ne rien faire et éviter de regarder les cours de bourse. Buffet disait qu'il fallait être capable d'expliquer à un enfant de 10 ans la raison pour laquelle on achetait telle ou telle action.

L'idéal est toujours d'acheter au plus bas et de revendre au plus haut, ce qui n'est pas toujours simple. On peut aussi ne jamais vendre et ajouter les actions nouvelles aux actions déjà possédées.
Les enfants qui en hériteront auront un socle patrimonial.

On peut également acheter des ETF qui suivront les indices et devraient être bénéfiques sur le long terme, mais il me semble que c'est beaucoup moins fun que le travail demandé par l'achat de titres vifs, certes plus difficile, mais qui nous plonge obligatoirement dans le milieu de l'Economie et de la Finance. Hollande disait "Mon ennemi, c'est la Finance". Passons.
Avec des ETF on peut investir dans des pays inaccessibles en moyennant les risques.

En cas de krach boursier, soit une baisse d'au moins 40 ou 50% de toutes les valeurs, que faut-il faire ?
Suivre le conseil de qui vous savez "When it's raining gold, reach for a bucket, not a thimble" qu'on peut traduire par "Quand l'or tombe du ciel, prenez un seau, pas un dé à coudre".

Durant la crise de 1929, l'indice américain Dow Jones a baissé de 89% et a mis 25 ans pour remonter à ses niveaux initiaux ! Les autres actifs n'étaient pas à la fête non plus.

N'oublions pas qu'une action qui vaut 100 et qui baisse de 50% ne vaudra plus que 50. Et que pour qu'elle revienne à son niveau initial, il ne faut pas qu'elle augmente de 50% (elle atteindrait 75), mais de 100% !
Donc la valeur baisse facilement et remonte plus difficilement :-)
Comme on l'a dit, les marchés baissent en ascenseur et remontent par l'escalier.

Il est aussi vrai qu'une action ne peut pas baisser de plus de 100%, alors qu'elle peut augmenter de 10.000%.

Ma stratégie personnelle n'a rien d'exceptionnel, et est détaillée dans la page MesActions.

Que faire pour les enfants de - de 18 ans

On pourrait imaginer différentes possibilités.

Ce ne sont pas des conseils, juste des réflexions personnelles.

Il faut:
Ne pas ouvrir de livret A qui ne rapporte rien
Ne pas ouvrir d'assurance-vie en euros qui ne rapporte rien, ni en unités de compte qui ont des frais importants.
Ne pas ouvrir de PERin car ce sont des contrats tunnels jusqu'à la retraite avec peu de possibilités de dénouement précoce.

Acheter des actions chaque année à l'occasion de fêtes ou d'anniversaire, dans le cadre des présents d'usage. Il n'y a aucune déclaration à faire au fisc, en gardant en tête que les montants doivent être raisonnables et en accord avec le patrimoine du donateur.

A la place des actions (ou en plus) on peut acheter des ETF qui répliquent les grands indices boursiers, comme le CAC40 ou le Nasdaq.
Il suffit de regarder ce qu'a fait le Nasdaq sur 30 ans et on comprend. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Il faut être conscient que le Nasdaq américain qui a plongé en mars 2000, a mis 15 ans pour retrouver son niveau !

Il faut donc de la patience et du temps. Qui a du temps devant eux ? les enfants

Evolution du Nasdaq sur 30 ans:
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Où les mettre ?
Pas dans un PEA, c'est interdit pour les mineurs.

Dans un compte-titre ordinaire (CTO), pourquoi pas, en se méfiant car il y a parfois des pénalités d'inactivité. Sur Saxo Bank par exemple il y a environ 100€ de pénalité s'il n'y aucune activité pendant six mois.
Il n'y a pas de pénalité d'inactivité chez Degiro.

Il peut ainsi y avoir une grande diversification si on choisit des ETF Monde chez iShares, Lyxor ou Amundi, avec des frais annuels qui vont de 0,1% à 0,4%.
On peut aussi y loger des titres vifs américains ou suisses, avec des risques et des possibilités plus aléatoires, mais parfois plus profitables que les ETF, tout dépend de la psychologie du payeur et de ses connaissances boursières.
On peut aussi faire un mix des deux.

Dans un compte titre au nominatif pur pourquoi pas. Il n'y a pas de pénalité d'inactivité et pas de droit de garde. Il existe des actions qui favorisent ce type d'hébergement, comme Air Liquide (10% de plus de dividende+10% de plus d'actions gratuites tous les 2 ans si présence des actions pendant 2 années civiles pleines) ou comme L'Oréal (10% de plus de dividende).
C'est l'opposé de la possibilité précédente car là il n'y a pas du tout de diversification. Mais pourquoi pas.

Le point capital est que les frais ravagent la rentabilité.
Des frais annuels de gestion de 2% par exemple amputent la rentabilité de 32%, au bout de 20 ans.
Des frais annuels de gestion de 1% par exemple amputent la rentabilité de 17%, au bout de 20 ans.

Sans parler des frais d'entrée, de sortie et de garde.

L'idéal serait de bénéficier de la technique des intérêts composés (voir la page sur les dividendes). On verse sur le CTO au nominatif pur du gosse une somme qui permet d'acheter les premières actions. On réinvestit les dividendes versés chaque année et on accumule les actions gratuites. La renta au bout de quelques années devient 10% pour Air Liquide. Mieux qu'un livret A à 1% ! [Source]


Une bonne vidéo résume la question:

Que faire pour les enfants de + de 18 ans

Il faut les associer à la gestion de leurs titres boursiers ou de leurs ETF, ce sera très bénéfique pour leur éducation financière.
Ils comprendront vite que c'est de leur argent dont on parle.

Cela n'entre pas dans le cadre des donations à déclarer puisque le CTO a toujours été au nom de l'enfant et que les versements réguliers n'étaient que des présents d'usage.

Dès leur 18 ans il faut leur ouvrir un PEA, seul paradis fiscal en France. Les plus values ne seront pas taxées après 5 ans d'ouverture, il faudra "juste" payer les charges sociales qui sont pour l'instant de 17,2% (Merci M Michel Rocard pour l'invention de la CSG à 1,3% en 1991).

L'enfant se retrouvera avec un PEA vide mais il aura pris date, un CTO toujours plus fourni et peut-être aussi un ou deux nominatifs. Il comprendra l'importance de les laisser fructifier jusqu'au jour où il pourra retirer les fonds.

Facile, non ?

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Une bulle en formation au NYSE (bourse de New-York)